En quoi questionner le bonheur a-t-il du sens ?
Tout d’abord, questionner le bonheur revient à poser une question profonde de société. Dans le contexte des sociétés occidentales actuelles, nous avons décidé qu’il était nécessaire d’aller au-delà de la superficie. Pour cela, nous avons décidé d’interroger, à travers leur perception du bonheur.
C’est ainsi que nous invitons à réfléchir, à débattre, à se nourrir des idées des autres à propos du bonheur pour donner un sens profond à nos actions. Ce documentaire se positionne en tant que “déclencheur de réflexions”, et non pas “fournisseur de solutions”.
Faire parler du bonheur permet de rééquilibrer, de donner des perspectives d’espoir face à des discours médiatiques dominant souvent angoissants. L’idée est de créer d’autres récits. 
Notre documentaire expose des diversités de perception du bonheur. Cette diversité qui ressort des entretiens illustre des bonheurs fait d’interrelations et de controverses qui puisent leurs sources dans la qualité de la relation à soi, aux autres, au vivant…
Faire parler du bonheur est aussi un prétexte pour créer un pont entre des cultures différentes, pour apprendre à se relier aux autres.
Nous estimons qu’il y a un fort enjeu dans le fait d’apprendre à rencontrer, écouter, et entendre l’autre ; d’apprendre à reconnaître son humanité même s’il a une culture différente. C’est pourquoi nous avons décidé de réaliser notre documentaire à la fois au  Maroc et en France.
Nous nous construisons dans le débat et la controverse. Cela ressort dans le fait que le contenu de ce documentaire a pour vocation de fournir matière à débattre après les séances. Nous souhaitons amener la discussion dans les cercles d’amis, de famille, dans les écoles, les maisons de retraites, les salles de cinéma et festivals, les services publics.

L’humilité est pour nous une valeur essentielle. Elle transparaît dans notre documentaire, dans le fait de ne pas “mettre en scène” nos individualités mais plutôt d’illustrer notre créativité collective nourrie par les individualités de chacun.e. De plus nous souhaitons être transparent.e.s sur les limites de notre démarche en les évoquant dans le documentaire.
Nous avons décidé de voyager en tandems et rosalie car c’est une manière de voyager qui respecte le vivant, qui change notre rapport au temps, qui nous fait apprécier la lenteur des déplacements qui deviennent des moments qui se vivent en soi. En se déplaçant en vélo, la destination n’est pas le seul but car le chemin en lui-même prend toute son importance. Le choix de nos modes de déplacements a une place primordiale dans la conception du documentaire. Nous avons cherché à valoriser une mobilité douce, permettant de limiter les émissions de CO2. Les tandems et la rosalie utilisés par l’équipe de production sont aussi des outils de médiation favorisant la découverte et la rencontre en étant au plus près du pays visité, arpentant ses pistes et ses chemins, tout en intriguant les passants et en attisant leur curiosité, pouvant ainsi créer des échanges inédits.
Nous aimons penser que le fait de partager un documentaire illustrant la sobriété au sein du voyage puisse inspirer le spectateur. En effet, nous avons recherché la simplicité qui a permis à chacun d’entre nous de revenir à un mode de vie élémentaire et minimaliste le rapprochant du vivant et de ses propres besoins. Se lever avec le soleil, se nourrir, s’hydrater, se coucher avec la lune, sont des privilèges auxquels nous avons eu accès et que nous souhaitons insuffler à beaucoup d’autres.
Nous avons soif de partager les expériences, la puissance des échanges et l’ensemble de nos valeurs. Cela nous apparaît essentiel afin de transmettre l’envie de s’engager dans des projets d’envergure qui nourrissent, éveillent et font vibrer.
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